Retour à l'aperçu
2 octobre 2025

L’IA comme nouvel assistant médical : qui paie la facture en cas d’erreur ?

L’intelligence artificielle (IA) n’est plus une lointaine utopie aujourd’hui, mais une réalité qui a d’ores et déjà changé le visage des soins médicaux de votre hôpital. Cette technologie intelligente aide à poser des diagnostics et à prédire l’évolution des maladies. Elle offre de formidables opportunités, mais soulève une question cruciale : qu’advient-il en cas d’erreur de l’algorithme ? Qui est alors responsable ?

U7353792727 Photorealistic image Middle Eastern woman in a medi 50935e9c 1097 474a 9eec 02e8903cc5b3

La valeur ajoutée de l’IA dans la pratique

L’impact de l’IA sur la médecine est sans commune mesure. La technologie améliore non seulement le diagnostic, mais optimise également les processus de soins et les traitements. Citons notamment :

  • Des diagnostics plus rapides et plus précis : les algorithmes analysent les résultats des examens d’imagerie médicale, comme les scanners ou les mammographies, avec une précision d’horloger. Ils détectent les anomalies à peine perceptibles à l’œil nu, ce qui conduit à un diagnostic plus rapide et de meilleure qualité.
  • Des soins prédictifs et personnalisés : en analysant de grandes quantités de données des patients, le logiciel reconnaît les modèles qui indiquent un risque accru de maladie, comme la septicémie. Ainsi, cette technologie autorise les interventions préventives et les traitements personnalisés, notamment en prédisant la réponse de l’organisme à la chimiothérapie.
  • Une gestion plus efficace de l’hôpital : la technologie automatise les tâches répétitives, comme la planification et la gestion des dossiers. Par ailleurs, l’IA aide à prédire la demande en lits et en personnel, ce qui permet à l’hôpital d’affecter plus efficacement ses ressources.
  • Un accompagnement de meilleure qualité pour le patient : des chatbots intelligents informent les patients et permettent un monitoring à distance, une fonction particulièrement utile pour les malades chroniques.

Qui est responsable en cas d’erreur ?

Ces progrès technologiques soulèvent néanmoins une question juridique des plus complexes. Alors que le médecin était autrefois le seul expert fondé d’un pouvoir de décision, il est aujourd’hui secondé par un assistant numérique doté d’une grande influence. Ce changement de paradigme s’accompagne de toute une série de questions de première importance :

  • Qui endosse la responsabilité finale ? Le médecin demeure-t-il le seul responsable final, même s’il s’appuie sur des informations fournies par un système certifié ?
  • Quand le produit est-il défectueux ? L’hôpital peut-il se retourner contre le concepteur du logiciel si l’algorithme n’est pas en mesure de garantir le niveau de sécurité promis ?
  • Qu’attend-on de la part du médecin ? Un médecin doit-il oser ignorer les recommandations d’un algorithme ? Et qu’advient-il si cette décision entraîne des dommages ?
  • Quel est le rôle de la direction de l’hôpital ? La direction est responsable de l’achat d’une technologie sûre. Un choix erroné peut engager la responsabilité des administrateurs.

L’impact sur vos polices d’assurance

Ces nouveaux risques ont des répercussions directes sur les assurances de votre hôpital et de vos médecins.

  1. Responsabilité Civile (RC) Professionnelle & Exploitation : en vertu de la législation belge, l’IA peut être considérée comme un « instrument ». En d’autres termes, le prestataire de soins peut, en principe, être tenu responsable d’un vice du produit, comme c’est le cas avec tout autre instrument médical. La responsabilité finale demeure donc chez le médecin, qui doit interpréter et valider les informations fournies par l’IA.
  2. Responsabilité d’administrateur (D&O) : les administrateurs sont responsables des investissements stratégiques. À l’acquisition de systèmes d’IA, il leur appartient de contrôler minutieusement la fiabilité et la certification du produit. S’ils font preuve de négligence, ils peuvent être tenus personnellement responsables d’une faute de gestion.
  3. Cyberassurance : les systèmes d’IA sont vulnérables aux cyberattaques. Si une cyberpolice est indispensable pour couvrir les dommages directs d’un incident, elle ne couvre généralement pas les conséquences d’une erreur médicale provoquée par le piratage d’un système.

Comment vous y préparer dès à présent ?

N’attendez pas l’entrée en vigueur de l’AI Act européen, mais prenez les devants en adoptant dès maintenant des mesures de gestion des risques :

  • Examen minutieux à l’achat : procédez à un contrôle approfondi des fournisseurs et de leurs produits.
  • Contrats sans équivoque : définissez contractuellement la responsabilité avec le fournisseur de logiciel. Qui est responsable des mises à jour et de la résolution des erreurs ?
  • Formation et protocoles clairs : développez des protocoles internes régissant l’utilisation du logiciel et assurez une formation en bonne et due forme de vos collaborateurs sur les possibilités et les limites de la technologie.
  • Le contrôle humain demeure essentiel : précisez avec insistance que l’IA est un outil et non un substitut à l’avis clinique. La décision finale revient invariablement au médecin.

L’essor de l’IA dans le secteur des soins de santé constitue une évolution positive. Une bonne compréhension des risques ainsi qu’une approche proactive se révèlent toutefois indispensables pour mettre à profit les opportunités tout en garantissant la sécurité du patient et la protection de votre établissement. En tant que votre courtier en assurances, nous suivons ces évolutions de près et vous recommandons vivement d’adapter vos polices aux risques de demain.

Mes­sages liés

U7353792727 photorealistic image a cheerful senior man and a

Nou­velle loi rela­tive à l’assurance obli­ga­toire de la res­pon­sa­bi­li­té en matière de véhi­cules auto­mo­teurs : obli­ga­tion d’assurance des véhi­cules dans les soins

Soins de santé
27.09.2025

Les scooters électriques, les fauteuils roulants électriques et les vélos spéciaux, tels que les pousse-pousse électriques sont indispensables au sein de votre établissement de soins. Ils augmentent l’indépendance de vos résidents et patients, tout en leur permettant de participer à des sorties amusantes. La loi relative à l’assurance obligatoire de la responsabilité en matière de véhicules automoteurs a néanmoins été récemment modifiée. Ces changements ont des conséquences importantes sur l’obligation d’assurance de ces véhicules, même s’ils ne sont utilisés que sur le terrain de votre établissement de soins. Dans cet article, nous vous détaillons clairement les incidences de cette évolution législative pour votre établissement de soins et vous expliquons comment vous assurer correctement.

En savoir plus
En savoir plus sur Nouvelle loi relative à l’assurance obligatoire de la responsabilité en matière de véhicules automoteurs : obligation d’assurance des véhicules dans les soins
U7353792727 Photorealistic image woman working on a laptop on f 9dc402b6 7d2f 47fe a7cb 098992f2b0d6

Nou­veau Tableau Indi­ca­tif 2024 : les indem­ni­tés en forte hausse

Personnes
26.09.2025

Vous êtes victime d’un accident avec lésions corporelles, dont une tierce personne porte la responsabilité ? Alors vous avez droit à une indemnité. En vertu du nouveau Tableau Indicatif 2024, ces indemnités ont été fortement revues à la hausse. Quels sont les changements et leurs implications ? Vous le découvrirez ci-dessous.

En savoir plus
En savoir plus sur Nouveau Tableau Indicatif 2024 : les indemnités en forte hausse
MASF19306

Faire preuve d’ouverture après un inci­dent : com­ment une divul­ga­tion ouverte ren­force la confiance dans les soins

Soins de santé
23.06.2025

Lorsque les soins dérapent, les enjeux sont nombreux, outre la santé du patient : la confiance du patient, la réputation de l’établissement de soins et le bien-être du soignant. Dans pareille situation, il est crucial d’opter pour une communication ouverte et honnête. Une divulgation ouverte offre un cadre structuré pour aborder les discussions difficiles avec empathie et en toute transparence. Ce thème a été abordé depuis une perspective juridique et d’assurance à l’occasion d’un récent symposium au sein de l’un des hôpitaux faisant partie de notre clientèle. Nous y avons participé et nous faisons un plaisir de vous résumer les points importants.

En savoir plus
En savoir plus sur Faire preuve d’ouverture après un incident : comment une divulgation ouverte renforce la confiance dans les soins
U7353792727 A photo by Eliot Porter of a young Asian woman of a f945f695 46f3 4f1e 9f93 1bbd049c6208

Com­ment vos choix en termes de mobi­li­té flexible peuvent-ils influen­cer les sta­tis­tiques de votre assu­rance acci­dents du travail ?

Secteur public / Gouvernement
20.06.2025

Imaginez qu’un collaborateur utilisant son vélo de leasing glisse sur une piste cyclable humide, qu’une trottinette électrique soit percutée par une voiture en pleine heure de pointe de début de journée ou qu’une chute a priori sans gravité entraîne finalement plusieurs mois d’incapacité de travail. En tant qu’employeur, vous préférez certainement éviter ces scénarios qui, pourtant, se multiplient. La cause ? L’augmentation de la mobilité alternative, bien souvent encouragée par le plan cafétéria. Des initiatives aux objectifs louables, notamment la promotion de choix sains et durables, peuvent involontairement entraîner une augmentation des accidents du travail. Celle-ci impacte, à son tour, votre assurance et vos frais.

En savoir plus
En savoir plus sur Comment vos choix en termes de mobilité flexible peuvent-ils influencer les statistiques de votre assurance accidents du travail ?